La centrale hydroélectrique de Ruzizi 1 dessert en courant électrique la ville de Bukavu, les territoires de la province du Sud-Kivu et même du Rwanda. Curieusement, depuis quelques années, ses installations se détériorent. Les déchets ménagers en provenance des différents quartiers de la ville de Bukavu contribuent largement à cette détérioration.
La ville de Bukavu ne dispose pas de poubelles publiques. Les habitants jettent les déchets dans les caniveaux. Et lorsqu’il pleut, tout finit dans la rivière Ruzizi et dans le lac Kivu. Ainsi, ces ordures arrivent dans les grues des machines de la centrale hydroélectrique de Ruzizi 1.
Des déchets ménagers dans les turbines du barrage
Cette situation inquiète André Ntumba, chef technique de la centrale hydroélectrique de Ruzizi 1.
Ce fonctionnaire public passe la majeure partie de son temps à réparer les machines endommagées par ces déchets.
Pour lui, ces déchets bloquent les machines et occasionnent des perturbations dans le fonctionnement de la centrale.
Ce qui a comme conséquence la réduction de la production du courant électrique.
En d’autres termes, les déchets que les gens jettent n’importe où les privent d’électricité. C’est en tout cas l’une des causes des délestages fréquents dans la ville.
« Nous fonctionnons difficilement. Il arrive que nous arrêtions toute activité pour nous intéresser seulement à nettoyer les grues des machines. Et pendant toutes ces opérations, on est obligé d’arrêter la centrale. Cela constitue un manque à gagner pour la Snel et pour toute la communauté », se plaint André Ntumba.
Les acteurs de la société civile environnementale invitent le gouvernement à prendre des mesures pour une gestion rationnelle des déchets ménagers. Pour Christophe Cirumira de la société civile,
« les déchets en provenance de tous les versants ont réduit la quantité de production de l’électricité. Plus tard, on risquera de perdre ce patrimoine régional. La centrale hydroélectrique Ruzizi 1 et le lac Kivu ne sont pas des dépotoirs publics. Et agir dans ce sens est une criminalité environnementale».
Tous les jours, des monticules de déchets restent visibles aux yeux de tous.
Par la Rédaction