En marge de la célébration de la journée Internationale des peuples autochtones 9 Août , et dans le but de contribuer à la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité Kunming Montréal (GBF), les habitants de Cibumbiro dans le groupement de Mudaka en territoire de Kabare , demandent au gouvernement congolais de garantir les droits collectifs des peuples autochtones sur l’accès à la terre , aux ressources et d’améliorer leurs moyens de substances . Ceci suite au fait que ces ressources ne servent pas seulement à leur bien-être, mais aussi à relever certains des défis mondiaux les plus pressants , à l’exemple du changement climatique et la perte de la biodiversité.
Ces derniers l’ont exprimé lors d’une décente effectuée dans cette entité le mercredi 07 Août 2024 par MKAAJI MPYA asbl dans le cadre du projet « Accroître la capacité des médias à mettre en œuvre le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal »
Pour Mr Gervais Muderhwa , Chargé des Projets et Directeur du département de l’Environnement , Conservation et changement Climatique à MKAAJI MPYA , les peuples autochtones ont une connaissance intime du territoire et de la nature qu’il faut préserver.
Et de préciser que MKAAJI MPYA ASBL se consacre à la défense et au soutien des peuples autochtones en RDC.
Le tout à travers des plaidoyers et sensibilisation pour la reconnaissance des droits fonciers , culturels et sociaux des peuples autochtones ainsi que la promotion de leur participation active dans les processus décisionnels.
De son côté, Murhula, Chef des peuples autochtones à Cimbumbiro , précise que ces dernières années, la déforestation et l’accaparement de terres dues aux pressions commerciales, rendent vulnérable les peuples autochtones de cette contrée qui vivent de l’agriculture et des produits de la forêt.
Ce dernier ajoute, que c’est depuis 2000 , que le gouvernement congolais travaille avec les populations autochtones afin d’accroître leur implication dans la gestion des ressources naturelles.
« Il est important de se rappeler que les peuples autochtones sont des acteurs du changement , des gardiens des ressources naturelles et les porteurs de visions du monde, de savoirs et de compétences irremplaçables. Malheureusement et avec l’allure où vont les choses, nous sommes en train de nous voir disparaitre de l’histoire. MKAAJI MPYA nous mettons notre confiance en vous pour mener des plaidoyers et protéger nos traditions et nos modes de vie , tout en respectant nos droits » a fait savoir.
Néanmoins , les communautés qui souhaitent se joindre à cette initiative se heurtent à des obstacles administratifs et se trouvent même chasser de leurs territoires et ont besoin d’un soutien technique, ajoute monsieur Murhula Chef des peuples autochtones à Cimbumbiro en ces termes
« Ceux qui ont défendu nos droits , nous peuples autochtones de Kabare , ont également été confrontés à d’énormes risques et représailles pour avoir défendu nos terres. Nous estimons qu’il est temps de mettre fin à tout ceci et nous remettre dans nos droits afin de pouvoir aussi contribuer à la protection de la Biodiversité. Nous sommes des victimes principales du changement climatique avec tous ses effets , nos enfants meurent déjà de la famine, nous n’avons plus de terres pour cultiver , pas d’accès à des hôpitaux suite au manque de moyen et nos plantes qui nous servaient de remèdes ont disparu … ».
Soucié de la protection de l’environnement et de la biodiversité en générale, Monsieur Murhula exhorte à MKAAJI MPYA ASBL, de renforcer leurs capacités et s’assurer que ces peuples soient reconnus comme propriétaires de leurs terres.
Il précise que : « les sources de conflit sont nombreuses et vont depuis l’extraction des ressources , l’exploitation forestière , et les terres pour les sources d’énergie renouvelables jusqu’aux conflits entre les animateurs autochtones, les éleveurs nomades et les agriculteurs pour la diminution des pâturages en raison de la guerre, et les effets du changement climatique ainsi que la création de zones de conservation ».
En réaction à ces agissements et plaintes , des peuples autochtones rencontrés sur le lieu déclarent avoir été chassés du Parc National de Kahuzi Biega.
Ils reviennent cependant , sur l’historique de la richesse de ce peuple tout en faisant savoir qu’en dépit de la richesse de leur histoire et de leur culture, ils sont parmi les communautés les plus marginalisées que ce soit en RDC où dans d’autres pays du monde,
« Nous ne sont pas un si grand peuple c’est pourquoi le gouvernement ne se soucie pas de notre bien-être, nous avons aussi besoin de mener notre vie comme c’était le cas pour nos ancêtres. Nous avons besoin de nos terres, car notre communauté contribue énormément à la protection de la biodiversité grâce à notre intendance. Nous sommes les gardiens du savoir et des traditions qui aident à préserver certaines des régions les plus riches en biodiversité de notre planète ».
MKAAJI MPYA, encourage les peuples autochtones en mettant en évidence la cible 22 du cadre mondial de la biodiversité , à continuer à préserver la biodiversité malgré les difficultés auxquelles ils sont confortés et d’en utiliser de manière rationnelle.
L’asbl MKAAJI MPYA rassure de continuer son plaidoyer et le soutien afin de faciliter leur l’accès aux ressources et aux services essentiels , tout en créant des partenariats avec d’autres organisations pour amplifier l’impact de ses initiatives.
Également, cette organisation écologiste réitère son engagement , à contribue à l’amélioration des conditions de vie des communautés autochtones.
Signalons que la journée des peuples autochtones se focalise cette année sur le rappel du fait que les autochtones ont le droit de se protéger contre les contacts non désirés , lesquels peuvent avoir des effets dévastateurs : exposition aux maladies infectieuses , assimilation forcée et bouleversement de leurs culture, langue et moyens d’existence.
D’où le thème retenu pour cette année : « La protection des droits des Peuples Autochtones en situation d’isolement volontaire ou de contact initial»
Par Altinah F. Rutaha